Accouchement à domicile, contexte social et légal

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Alors qu’il est absolument légal d’accoucher à domicile en France, que des études sérieuses prouvent que ce n’est pas plus dangereux qu’à l’hôpital. Depuis 2002, il est obligatoire pour tous les praticiens de santé en libéral de prendre une assurance responsabilité civile. Depuis cette obligation, l’envol des prix des assureurs fait qu’il est quasi impossible pour eux de s’assurer et très difficile de vivre de cette activité. Les tarifs des assurances professionnelles, obligatoires pour tous les praticiens de santé, sont rédhibitoires, autour de 15 a 20000 euros par an, alors que le tarif de leurs consultations reste ridiculement bas.

La conséquence est que des femmes, de plus en plus nombreuses à souhaiter accoucher à domicile, à faire appel à des sages-femmes non assurées, voire à prendre le risque d’accoucher toutes seules, ou d’appeler la sage-femme libérale au tout dernier moment, mettant la parturiente, le nouveau né et la sage-femme dans une situation de risque maximal.

Considérons ce qu’est le quotidien d’une sage femme accouchement à domicile, une disponibilité totale, de jour comme de nuit Si, pour une raison ou une autre, la maman doit être transférée en structure hospitalière, plane alors la menace de la plainte en justice parce que tel ou tel praticien sera contrarié qu’une femme arrive en urgence, non formatée par son équipe et la préparation propre a sa structure.

Un accouchement en structure a été estimé à environ 2650€ (tarif estimé dans La modélisation des coûts de fonctionnement des maisons de naissance – CIANE.

Un accouchement à domicile coûte, en moyenne, 3 fois moins cher qu’en structure. On peut alors l’estimer entre 885€ et 1100€ (avec visites- accouchement et frais kilométriques, etc.…) 
Cela fait donc une économie comprise entre 1550€ à 1765€ par accouchement.
Soit environ, pour 1% des accouchements, une économie pour les caisses d’assurance maladie comprise entre 12 400 000 € et 14 120 000 €/an!!

L’ AAD en chiffres

Sur 242 naissances à domicile, on a recensé 3,4 % d’épisiotomies, 62,6 % de périnées intacts, 32 % de déchirures au 1er degré (ne nécessitant qu’un ou deux points de suture) et 1,2 % de déchirures du second degré (3 à 5 points de suture).

En 1998, en maternités, taux d’épisiotomie des primipares : 71%, des multipares : 30%.

Les sages femmes et médecins libérales qui pratiquent les accouchements à domicile sont, rares et précieuses. Elles exercent leur profession dans des conditions difficiles, souvent sous la pression des autorités médicales hostiles à cette pratique. Ce sont elles, qui savent guider, accompagner, distinguer le normal de l’anormal, lors d’un accouchement, elles qui savent les gestes qui aident, les tournants critiques, les respirations et les mots qui calment. Pour avoir fait cent fois ce chemin, à chaque naissance renouvelée, elles connaissent tous ces détours, et c’est pour cela que les femmes désireuses d’accoucher autrement, à leur domicile, ont besoin d’elles et, bien loin de revendiquer de faire « toute seule », elles revendiquent au contraire de pouvoir être accompagnées par des personnes compétentes et dans la certitude de ce qu’elles font.

Exercer ce métier dans de bonnes conditions, c’est aussi, pour elles, le faire sans pression extérieure et hostilité constante, liée à une méfiance à leur égard sur ces « pratiques non conventionnelles » et donc « douteuses »…  Souvenons nous que partout ailleurs dans le monde, l’accouchement à domicile existe, et avec bonheur, y compris dans les pays bénéficiant de possibilités en matière de médicalisation égales à la France (ex: la Hollande), et regardons autour de nous pour nous rendre compte que nos « normes » à nous, le « tout médical » de l’accouchement, est juste une vision à travers certaines lunettes… et que rien n’indique que nous ayons raison de médicaliser tous les accouchements,  et que, bien au contraire, cette médicalisation est préjudiciable à bien des égards, sur les plans affectif, émotionnel et spirituel.