Martinique et réforme du statut d’enseignant-chercheur

En cette fin de semaine, je suis un peu « loin » (physiquement) de ceux de la Métropole, étant en mission en Martinique.
Cette mission est vraiment spéciale cette année, puisqu’elle s’inscrit dans un contexte de crise et de grève en Martinique.
Cette crise a plusieurs origines, notamment la vie qui est très chère sur l’île et… les réformes du statut des enseignants-chercheurs et autres réformes touchant l’enseignement

Je vais donc alterner des billets sur la vie en Martinique, comme souvent quand je suis sur cette très belle île, mais aussi sur la réforme de notre statut car non seulement elle concerne la Martinique de près – l’université est d’ailleurs fermée cette semaine – mais en plus, aucun universitaire ne peut oublier ce texte, y compris pendant les vacances (en fonction des zones)

Je n’ai jamais vu en Martinique un tel état d’esprit et une telle ambiance. Les gens sont vraiment très déterminés et m’expliquent qu’ils ne peuvent plus vivre avec ce niveau de vie très (trop) chère. Les prix des produits de première nécessité doivent baisser. Je ne suis pas en Guadeloupe ou en Guyane mais la situation y est également très difficile. Le quotidien est très difficile pour ceux qui habitent ces départements ou pour ceux qui y séjournent provisoirement : pas de carburant, magasins, restaurants fermés. J’ose espérer qu’une solution sera vite trouvée, même si le problème est grave et un récent reportage sur Canal + a montré la profondeur de la crise de la société. Je dois indiquer mon indignation face à certains propos tenus dans ce reportage.

Je croise alors un de mes anciens étudiants qui reproche aux métropolitains, de ne pas prendre en compte la situation de la Martinique et des DOM et TOM. Il me parle d’absence de solidarité et surtout me pose une première question à laquelle je n’ai pas dé réponse. Quel est le « prix » de ce déploiement important de forces de l’ordre dans les DOM? Et il m’avance des sommes folles. Puis il me pose une seconde question. N’est-il pas plus simple de donner cet argent là aux personnes qui souffrent plutôt que de le dépenser à entretenir des gendarmes et autres? Je reste sans voix et lui assure de ma solidarité comme celle des universitaires de la Métropole

A très bientôt avec des billets qui passent de la cuisine de la Martinique et des îles à l’état de la Martinique et de son université.